dimanche 28 janvier 2007

L'amitié à double tranchant

Pour mon retour sur mon blog, après une longue absence, j'ai décidé de parler de l'amitié. Bien grand mot qui désigne un sentiment assez fort, qui est plus facilement explicable que l'amour mais qui n'est pas moins compliqué en soi.

Beaucoup de personnes savent faire la différence entre une connaissance et un ami mais ne donnent pas forcément beaucoup plus de nuances dans le terme d'amitié: on est pote ou on l'est pas, point à la ligne!!!

Je pense au contraire que l'amitié a plusieurs degrés, qu'elle se cultive, qu'elle se travaille et qu'on doit aussi prendre un soin particulier à la prouver... je m'explique...

Pour moi il y a 4 niveaux d'amitié: la connaissance qui est une personne rencontrée, un jour, lors d'une occasion particulière ou pas, avec qui l'on a échangé quelques mots mais qui ne vous a pas marqué plus que cela... ou qui au contraire vous a marqué mais négativement... cette personne ne vous plaît pas particulièrement ou vous est indifférente.

Vient ensuite le pote. Cette personne est quelqu'un qui vous porte un certain intérêt et à qui vous portez également un certain intérêt... mais très léger cet intérêt... vous connaissez les grandes lignes de la vie de cette personne mais vous ne vous intéressez pas plus que cela à elle... c'est une personne à qui vous raconterez vos bonnes soirées, tous les épisodes heureux de votre vie et avec qui vous ne ferez que "déconner"... Vous garderez toujours une certaine distance personnelle avec cette personne sinon elle passera au niveau supérieur qui est...

le copain. Le copinage est un niveau assez similaire à celui du pote mais la nuance est que cette personne connaît un peu plus votre vie. Mais tout en la connaissant il ne se mouillera pas forcément dans le sens où il ne vous conseillera pas forcément ou même ne vous aidera pas. Cela reste tout de même une personne avec qui vous gardez quelques distances c'est à dire que vous ne lui parlerez pas vraiment de vos sentiments, profonds ou pas... vous lui exposerez votre vie comme si vous faisiez un exposé devant un auditoire...

Le dernier niveau, le plus difficile à entretenir est le niveau d'amitié réelle. Il concerne toutes les personnes que vous considérez comme vos amis. Ce sont des personnes à qui vous raconterez votre vie d'une façon vécue avec des sentiments. L'histoire de votre vie que vous lui raconterez deviendra votre histoire. Et de manière générale vous n'hésitez pas à avouer vos sentiments face à différentes situations à cette personne. C'est une personne à qui vous pouvez dire qui vous êtes, à qui vous pouvez dévoiler votre façon de voir les choses, bref, une personne en qui vous avez vraiment confiance.

Je ne ferai pas de niveau particulier pour les meilleurs amis. J'estime que nos sentiments sont les même vis à vis d'un ami et d'un meilleur ami, la seule différence est la réaction de la personne en question, donc cela ne dépend pas de nous même. D'ailleurs, je considère qu'un meilleur ami peut très bien descendre au rang de simple ami par moment ou définitivement s'il n'a pas agi correctement ou s'il n'a pas agi du tout...

C'est par rapport à ce niveau d'amitié réelle que l'on dit que la frontière entre l'amour et l'amitié est mince. Mais doit on automatiquement s'alarmer si par exemple une meilleure amie est sur la même longueur d'onde? Doit on prendre peur d'une entente parfaite (ou presque) que l'on a avec une personne du même sexe? Je ne le pense pas... Cette entente est rare je pense, autant en amitié qu'en amour alors pourquoi en avoir peur et fuir cette situation?

Lorsque l'on est déçue par une amitié, c'est un monde qui s'écroule. On se pose des questions et plus l'amitié est/était forte plus on se remet en question... Et ce même si l'on sait que la rupture amicale n'est pas de notre fait.

Au moment où j'écris ces quelques lignes, je pense avoir perdu une amitié à laquelle je tenais énormément au point que j'ai dit à la personne concerné ce qu'il en était pour moi: je lui ai dit que je la considérais comme ma meilleure amie. Mais chemin faisant je me rend compte que cela lui a peut être fait peur. Mais en plus cette personne ne m'a jamais dit comment elle me considérait. J'en ai toujours souffert mais j'en souffre d'autant plus maintenant que les choses tournent mal... Où me situe-t-elle?

Lorsque je considère une personne comme mon amie (meilleure ou pas) je me donne à fond pour elle. Je ferai des choses que je n'aurais pas forcément fait pour moi... Je donne tout mon temps à cette personne. En retour je ne demande qu'un peu d'intérêt pour moi et aussi un peu de réconfort lorsque j'en ai besoin... Je ne demande pas des attentions proportionnelles à mes efforts ou proportionnelles à ce que j'ai donné... j'ai l'impression de ne pas trop en demander... Me trompe-je? Aie-je des œillères qui m'empêchent de me rendre compte que je demande la lune? Je m'estime être une personne ouverte, je n'ai pas l'habitude de juger les gens, quoi qu'ils fassent, car chacun vit sa vie comme il l'entend, chacun trouve de la joie, du bonheur et du plaisir comme il l'entend, où il le souhaite et où il le peut... Je ne suis dure qu'avec moi même... Et je n'ai pas l'impression de me tromper sur mon compte si je prends en compte ce que l'on me dit sur moi...

Toutes ces questions sont souvent celles des personnes qui ont été déçues par une amitié forte... et là ce n'est qu'un extrait... On se casse la tête à se poser des questions sur notre comportement, la façon dont les gens perçoivent nos moindre mouvements et paroles mais on ne s'occupe pas forcément de dire aux gens comment on les perçoit, comment on les apprécie, à quel point ils comptent pour nous...

Si l'on partageait ne fusse qu'un peu plus nos sentiments avec au moins nos amis... cela serait plus facile... Tout le monde a le droit de savoir qu'il a un(e) ami(e) qui a une amitié assez forte pour vous au point de vous dire que vous êtes son ami(e). Je sais qu'il n'est pas facile de dire ses sentiments à quelqu'un, même des sentiments d'amitié, mais cela n'est finalement pas plus difficile que de raconter nos sentiments par rapport à des situations vécues ou par rapport à d'autres personnes... Il suffit de faire le premier pas pour que tout le reste s'enchaîne plus facilement... Oserais-je dire "comme en amour"?...

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