mardi 6 mars 2007

Episode funeste

Vous trouverez peut-être stupide que j'écrive tout ce qui suit mais surtout que je le partage avec des "anonymes". Je serais incapable d'expliquer pourquoi mais j'ai envie de partager cet épisode. C'est quelque chose que tout le monde peut vivre à un moment ou à un autre et parfois, appréhender l'événement avant, par une lecture, peut aider à avancer malgré tout.

Dimanche: anniversaire de ma grand-mère et veille de ses obsèques

Je me lève après avoir passé une très mauvaise nuit pleine d'appréhension, de tristesse, de stress et tellement d'autres sentiments agressifs que la paix ne risquait pas d'être le maître mot de cette nuit là. Je pris le temps de m'habiller, d'essayer de manger un morceau -mais en vain- et je finis par décider, après avoir allumé mon ordinateur pour vérifier mes mails, que je devais faire mon sac. Je ne savais pas trop quoi prendre... J'étais partagée entre l'envie de mettre du noir (évidemment) avec une touche de couleur pour rappeler que la défunte était aussi une bonne vivante et l'envie de m'habiller tout en noir. J'optai finalement, pour ne pas sortir du lot, de m'habiller tout en noir. Je mis donc dans mon sac des vêtements noirs que j'utilisais jusqu'a ce jour pour sortir en boîte ou pour faire la fête. Rien que de penser à cela me fit un choc: j'allais à un enterrement! Et pas n'importe lequel: j'allais à celui de ma grand-mère! Moi qui avait pensé porter une touche de couleur pour ses obsèques, pour rappeler la personnalité de ma grand-mère, j'allais finalement sans porter aucune couleur, revêtir des vêtements habituellement utilisé pour faire la fête. Je restai toutefois la seule à connaître ce fait et cela me réjouit d'avance. J'allais pouvoir, moi, montrer à ma grand-mère que même si je pleure sa mort, je n'en oublie pas ce qu'elle était: une bonne vivante.

Ensuite ce fût une attente interminable devant mon pc. J'attendais, tout en l'appréhendant, l'heure du départ pour la gare: premier pas pour aller faire mes adieux à ma grand-mère. Je pensai tout à coup à une photo que j'avais prise d'elle un jour de noël. On l'y voyait souriante et même éclatant de rire. L'image me plû et je me mis à la recherche de cette photo que je savais rangée dans l'un de mes albums... Je réussi à la retrouver et décidai de la porter sur moi au moins jusqu'à ce que je revienne chez moi. J'avais envie de montrer au monde, par cette photo, que ma grand-mère avait aussi été quelqu'un qui aimait la bonne chaire, qui aimait rire et qui aimait faire plaisir à ses petits enfants.

Tout en me préparant à cette épreuve, j'attendais. Cette attente fut ponctuée par le passage d'une connaissance via messagerie instantanée, qui me dit, à la nouvelle de mon départ pour les obsèques de ma grand-mère, je cite: "ah oki mes condos". J'eus envie de lui répondre "et tes diodes?" mais je n'avais pas envie de me prendre la tête alors je mis, après l'avoir remercié, très vite fin à la conversation car je n'étais pas d'humeur à supporter un gars qui ne prends pas la peine d'écrire en entier le mot "condoléances".

Puis ce fut l'heure du départ. Je pris mon sac et je partis à pied pour la gare. Je m'efforcai de penser à autre chose mais j'avais beau vouloir, je ne pu éviter d'y revenir très souvent. Je me suis ainsi rendue compte que j'avais finalement plus de souvenirs que je ne le pensais à propos de ma grand-mère. Mon voyage en train se passa et mon frère passa me prendre en voiture. Il rentrait d'un week end au ski. Pendant le voyage nous avons discuté. L'ambiance était assez tendue car nous étions tous deux assez mal à l'aise par rapport à la situation: nous nous retrouvions pour enterrer notre grand-mère. Il me raconta son séjour de ski puis termina en disant qu'il avait été content de pouvoir se changer ainsi les idées car il en avait besoin. Moi je n'en ai pas eut l'occasion: se divertir seule ce n'est pas vraiment du divertissement...

A notre arrivée, nos parents et notre frère étaient encore debout malgré l'heure tardive. Nous avons donc organisé la journée du lendemain afin qu'elle se passe au mieux (si je puis dire).
J'allai me coucher assez rapidement mais je du lire une bonne heure avant de pouvoir trouver le sommeil.

Lundi: Jour des obsèques

Je me levai alors que mes parents et mon petit frère étaient sur le départ. Je devais partir pour ma part avec mon grand frère, une fois qu'il serait levé, et nous aurions à trouver un fleuriste ouvert qui pourrait nous faire un beau bouquet. La première tâche difficile de la journée fut de réveiller mon grand frère, ensuite ce fut de trouver un fleuriste ouvert. Nous avons fini par trouver et alors que la fleuriste commencait à faire le bouquet en faisant attention de rester dans notre budget, j'eus l'idée de lui demander de faire en sorte de montrer sur le bouquet qu'il était de la part des trois petits enfants, par exemple par trois fleurs qui sortiraient du lot... Finalement elle utilisa trois roses de couleur prune et fit trois mini bouquets de mimosa dans le bouquet général. Le bouquet me convint tout de suite. Je payai et nous reprîmes la route pour nous rendre chez notre grand-père où nous sommes arrivés une heure plus tard pour déjeuner.

Une fois le repas fini, nous partimes tous ensemble (mes parents, mes frères, ma soeur, mon grand-père et moi) pour la levée du corps de ma grand-mère. Cela se déroulait à la maison de retraite où est décédée ma grand-mère. Celle ci est à 20 minutes de route de chez mes grand-parents. Le trajet fut rapide et à notre arrivée des cousins nous attendaient déjà. Nous nous sommes rendu dans la salle où se trouvait ma grand-mère et là... cela me fit mal. Je la vis toute menue, toute fluette et... sans vie, dans son cercueil. Je ne pus rester plus de quelques minutes dans cette pièce et j'eus beaucoup de mal à retenir mes larmes. Ce fut tout aussi difficile de voir ma mère pleurer ainsi à la vue de sa mère dans un cercueil. J'attendis donc dans la pièce à coté alors que d'autres cousins arrivaient, les uns après les autres et j'aidai ma petite soeur à essuyer ses larmes qui avaient fait couler son maquillage. Au bout d'un certain temps (je suis incapable d'indiquer une durée car cela me sembla très long tout en sachant que cela ne l'était pas tant que cela), un officier de police arriva et entra dans la salle où se trouvait ma grand-mère pour surveiller la fermeture du cercueil par les employés des pompes funèbres.

Nous reprîmes ensuite la route, derrière la voiture des pompes funèbres qui contenait le corps, pour nous rendre au cimetière. Je crois que ce fut le plus long trajet de ma vie. Il ne dura que 20 minutes mais j'eus l'impression qu'il dura une éternité. J'eus encore beaucoup de mal à retenir mes larmes.

Nous arrivâmes finalement au cimetière où de la famille nous attendait. Nous nous arrêtâmes à l'entrée de l'église, du cimetière et nous avons attendu l'arrivée du reste de la famille avant d'entrer dans l'église pour la cérémonie. A cet occasion, l'une de mes tata vint me parler d'une petite blague que nous lui avions faite, mon petit frère et moi, lorsque nous étions enfants. Cela faisait très longtemps que nous ne nous étions revues. Au fur et à mesure qu'elle parlait j'avais envie de plus en plus de mal à retenir mes larmes. J'arrivai à lui répondre en souriant tant bien que mal et là je ne pus retenir plus longtemps mes larmes. Peu de temps après nous entrâmes dans l'église pour nous installer. Je ne parlerai pas de la cérémonie en détail car ce genre de cérémonie religieuse n'est pas du tout ma tasse de thé. Ce fut tout de même très difficile et malgré mes efforts pour être la plus forte possible, à plusieurs occasions, je ne pus retenir mes larmes. Nous sortîmes ensuite de l'église, derrière ma grand-mère pour aller l'enterrer. Une fois le cercueil mis en terre, nous décidâmes de nous retrouver tous (la famille) chez mon grand-père.
A partir de la... malgré l'ambiance un peu tendue (normal étant données les circonstances) ce fut assez détendu. Tout le monde ou presque blaguait et essayait de détendre l'atmosphère, moi la première. Cela me fit du bien. Je n'avais pas vu depuis très longtemps la plupart des personnes présentes. Nous fumes d'accord sur le fait qu'il était dommage que nous nous retrouvions seulement en ce funeste épisode.

Une fois que tout le monde fut parti, nous retournâmes au cimetière pour voir la tombe de ma grand-mère. Nous nous rendimes compte qu'il manquait un vase pour un bouquet. Et là pour la toute première fois, j'utilisai le passé pour parler de ma grand-mère et je sentis que ma mère y réagit également. Nous retournâmes ensuite à la maison pour dîner. Mon grand-père tint à rester chez lui alors nous partîmes pour rentrer chez mes parents. Il n'était que 21h00 lorsque nous arrivames mais je tins à me coucher tout de suite. J'avais envie de me changer les idées, de lire, d'être seule et tranquille mais aussi de dormir. J'eus besoin de lire plus de deux heures avant d'arriver à trouver le sommeil. Je passai une nuit agitée.

Le lendemain, mardi, je repris le train pour rentrer chez moi. J'arrivai à dormir assez rapidement mais n'eu pas droit, encore une fois, à un sommeil réparateur.

La reprise des cours le mercredi fut assez difficile. Je n'étais pas en grande forme et la nausée ne m'était pas inconnue. La journée se passa toutefois pas trop mal. Le plus difficile fut le coucher. Je dus encore lire très longtemps avant de me sentir fatiguée et finalement, je m'endormie en pleure.

Le lendemain ne fut pas mieux car la nausée ne me quittait pas et j'avais toujours des moments de tristesse, que je n'arrivais pas à maîtriser malgré mes efforts.

jeudi 1 mars 2007

Adieux

Je viens de perdre ma seconde grand-mère. Elle est décédée 4 jours avant son anniversaire et sera probablement enterrée ce jour là. Je m'étais préparée mais aucune préparation n'enlève la douleur et le chagrin dû à une disparition, un décès.

Elle avait envie de partir depuis longtemps et se laissait mourrir mais malgré cet abandon elle tenait le coup, tout au moins jusqu'à il y a quelques semaines. Elle nous a quitté après avoir décidé de refuser de se nourrir: elle se laissait physiquement mourrir. Elle a passé quelques temps à l'hopital car en plus de refuser de manger, elle refusait aussi de prendre ses médicaments. 36h avant qu'elle ne décède, on l'avait transféré dans une maison de retraite. Avant ce transfert je m'étais vraiment faites à l'idée que la mort allait venir la chercher. Mais ce transfert m'avait redonné un peu d'espoir malgré moi. J'ai presque envie de dire que c'est d'autant plus difficile.

Bref, au moins cette fois-ci j'ai pu la voir une dernière fois avant qu'elle parte... Et rien que cela me permet d'avancer plus facilement que lors du décès de ma première grand-mère. Cela n'enlève encore une fois en aucun cas la douleur et le chagrin de cette perte mais au moins j'ai pu lui dire aurevoir avant qu'il soit trop tard.

Aurevoir Mémé. J'espère que tu sauras trouver la paix là où tu es maintenant.