jeudi 11 août 2011

Ras le bol

Il arrive parfois que le corps exprime tout haut ce que l'on pense tout bas, ce que l'on enfouit en soi. On pense qu'en mettant un mouchoir par dessus, ce sera du passé et on pourra passer à la suite. C'est faux. C'est le corps qui supporte le poids de cet enfouissement. Vient toujours un moment où seule l'action peut désamorcer la bombe.
D'ailleurs, il y en a à revendre des expressions populaires qui désignent ce phénomène.
Rouge de colère : cela voudrait-il dire que lorsque je rougis sans raison apparente c'est qu'une colère non exprimée, refoulée, veut faire surface car le tuba ne suffit plus ?
En avoir plein le dos : oui c'est mon cas. je ne suis pas à ma place. je vis la vie de quelqu'un d'autre. Certains diront que c'est par choix, moi je dirais juste que c'est par convention.
"- Pour vivre, tu dois avoir un logement.
- Ça c'est bon : j'ai un appart' qui ne me coute pas cher mais qui le vaut bien. Et je ne parle même pas de certains de mes voisins...
- Tu dois aussi avoir un boulot pour payer les factures et la nourriture.
- Ça c'est bon : j'ai un job qui me stresse, qui ne m’intéresse pas au plus haut point puisqu'il n'est ni gratifiant, ni stimulant.
- Tu dois aussi avoir des loisirs pour pouvoir t'échapper de ton quotidien afin de mieux le supporter.
- Ça c'est plus ou moins bon : je fais du sport quand mon corps me le permets, je lis quand j'ai le temps, que je ne suis pas trop crevée et que je n'ai pas de corvée à accomplir car personne ne le fera à ma place, j'écris aussi accessoirement mais ça c'est quand je suis inspirée c'est-à-dire quand j'arrive à vider ma tête des soucis du quotidien, des soucis de santé et des soucis du boulot, autant dire pas très souvent depuis quelques mois.
- Et enfin tu dois passer du temps avec ceux que tu aimes afin d'avoir une vie sociale, en dehors du boulot.
- Ça c'est fluctuent : quand ce n'est pas moi qui bouge ce sont mes amis, le temps que je passe au boulot, à accomplir mes corvées et à me reposer de mon boulot, c'est tout ce temps que je n'ai pas pour trouver la personne qui constituera mon renouveau. Lorsque je prends du temps pour voir ma famille, j'en ressors épuisée et peu souvent mieux moralement. Lorsque je prends du temps pour mes amis, je passe beaucoup de temps à écouter, à me changer les idées mais trop peu à me dévoiler pour construire un lien solide.
- Le tout, c'est de trouver l'équilibre entre la vie professionnelle et la privée.
- T'en as d'autres des clichés comme ça ? Parce que j'en ai un moi sur lequel je cracherais bien après l'avoir tellement piétiné que j'en aurais des trous dans les semelles : le travail c'est la santé. Dis ça à mon dos qui ne fait qu'exprimer toutes ces colères que je ne m'autorise pas à exprimer (par peur, par principe, par correction,...). Dis ça à mes voisins qui en profitent parce qu'à chaque fois que je pourrais aller les voir pour leur dire leurs quatre vérités, il est malheureusement trop tard pour que ce soit correct. Dis ça à ma conscience qui ne sait pas s'asseoir sur certains principes, ne serait que pour se défendre de temps en temps. Dis ça à des amis qui ne le sont plus juste parce qu'eux aussi, parfois, ils se retrouvent à survivre au lieu de vivre."